Sujet qui fait l’actualité depuis des années… seule certitude les années à venir seront difficiles pour les systèmes de retraite par répartition. Et les professions libérales seront aux premières loges.
Des cotisations en augmentation constantes ces dernières année, dernière en date le taux sur le régime de base qui est passé à 10,10% (première tranche) de vos revenus libéraux au lieu de 8,60% en 2012. Et 1,87% sur la seconde tranche au lieu de 1,69 % toujours en 2012.
Un taux plein de plus en plus difficile à obtenir (67 ans pour toutes les générations à venir et un minimum de trimestres qui passeront à 172 trimestres pour les générations nées après 1973 !
La démographie des pharmaciens et des biologistes n’est pas plus défavorable que d’autres caisses de retraite du milieu médical (32 000 cotisants pour 26 000 allocataires en droits directs donc rapport de 1,2 cotisants pour 1 allocataire), mais il existe aussi une compensation entre les différents régimes de base … Il faut tenir compte des particularité de l’ASV pour les Biologistes, et de la CARMF pour les Médecins Biologistes (effectif 1 200 environ ) qui cotisent à cette caisse spécifique aux Médecins.
La moyenne d’âge pour les pharmaciens est de 47 ans et l’on compte plus de 2 300 pharmaciens âges de plus de 66 ans et les plus de 60 ans représentent plus de 11,5 des effectifs.
L’espérance de vie devrait continuer à s’allonger après une légère inflexion en 2015 et une personne qui a ce jour à 67 ans (âge légal de la retraite pour une profession libérale) à une espérance de vie de 93 ans avec sous-jacents pour certains d’entre nous des problèmes de dépendance qui nécessiteront un minimum de finance. On gagnait encore récemment un trimestre par an en espérance de vie.
La retraite des pharmaciens (CAVP) a connu une réforme majeure applicable depuis juillet 2015 pour les nouveaux affiliés, avec une période de transition pour les pharmaciens déjà affiliés depuis une durée de 14,5 années. Cette réforme rend obligatoire les classes de cotisations qui étaient auparavant facultatives, et seront appliquées de fait en fonction des revenus du professionnel.
Il existe peut de données sur la retraite moyenne perçue pour les Pharmaciens et Biologistes actuellement, car elles sont variables selon les classes de cotisations sur le régime complémentaire qui était facultatif auparavant, et seulement une classe obligatoire depuis 2009 (classe 3).
Quelques données néanmoins :
- Selon un étude de la DSS en 2012 le taux de remplacement pour la retraite d’un Pharmacien était en moyenne de 24% (cotisation en classe 3), soit une chute de ses revenus par 4 entre la pension perçue et ses derniers revenus.
- Un Pharmacien qui aurait des revenus nets annuels de 50 000 € durant 37 années de cotisations (données optimum donc en commençant à 30 ans son activité libérale et retraite à 67 ans) aura une retraite de 1 795 € nets mensuels. Pour celui qui aurait 100 000 € de revenus la retraite serait alors de 2 154 € soit un taux de remplacement de 26%. Calculs établis sur base de la réforme de 2015. Pour un Biologiste et les Directeurs de laboratoire il faudrait ajouter le régime ASV. On serait alors respectivement sur base de ces mêmes revenus sur une retraite respectivement de 2 013 € et 2 386 € nets mensuels.
Plus les revenus libéraux seront élevés plus le taux de remplacement (ratio exprimé en pourcentage entre votre retraite et vos derniers revenus libéraux) sera faible.
A noter que notre cabinet dispose d’une plate-forme d’ingénierie patrimoniale qui peut effectuer tout bilan et projection retraite très précis (avec fiscalité au moment de la retraite, réversion, incluant vos capitalisation personnelles..)
Maintenant que vous connaissez le mal, le meilleur remède est de vous constituer dés que possible une retraite complémentaire par capitalisation, cela demeurant une solution fort simple à mettre en place. Car celle mise en place de façon obligatoire au niveau de la CAVP depuis 2009 et renforcé en 2015 ne sera pas suffisante. Et le temps est un facteur essentiel. Se réveiller à 50 ans (sauf disponibilités financières conséquentes) est déjà presque trop tard. Certes pour les Pharmaciens et Biologistes leur capital professionnel est important, comparativement aux autres professions médicales, et pourra être recyclé à l’heure de la retraite … Mais il est important de diversifier ses futurs avoirs. La baisse du prix de cession des officines depuis plusieurs années est un signal d’alerte important.
COMMENT BIEN ABORDER L’ECHEANCE DE LA RETRAITE ?
De nombreuses solutions s’offrent à vous pour améliorer sensiblement votre future retraite , soit par une épargne ponctionnée sur vos deniers personnels (Assurance-Vie, PERP, immobilier locatif…) ou dans un cadre professionnel ( Epargne salariale, retraite Madelin , achat des murs de votre officine ou laboratoire…). Toutes ces solutions les plus communément utilisées seront développées sur notre site.
Il n’existe pas de solution miracle, mais des possibilités d’épargne qui doivent être parfaitement adaptées à votre situation (pression fiscale, aversion au risque…) et qui évolueront en fonction de votre carrière libérale.
Il faudra surtout respecter une règle de bon sens : Ne pas mettre les œufs dans le même panier…optez pour un minimum de diversification de vos avoirs (sans se disperser non plus). Cela n’est pas toujours possible au début de carrière en fonction d’une capacité d’épargne restreinte et monopoliser le plus par l’achat d’une officine ou de parts au sein d’un laboratoire… mais qui pourra certainement s’accomplir à différentes étapes de votre carrière. Exemple : débuter une « petite » Assurance-Vie en versements réguliers même symboliques , ne serait-ce que pour prendre date fiscalement puis par une retraite Madelin si forte fiscalité et pourquoi pas de l’immobilier locatif une fois son crédit professionnel remboursé .
Une seconde règle de bon sens est de commencer sa retraite complémentaire suffisamment tôt, plutôt vers 40 ans … que 50 ans … même si à 40 ans vous pourriez avoir des priorités incontournables (remboursement crédit professionnel, achat résidence principale) , dés que avez une capacité d’épargne …. Il faut franchir le pas, même de façon homéopathique…
Un seul chiffre pour bien comprendre que le le temps sera votre meilleur allié ou contre vous: Pour vous constituer un capital de 100 000 € à vos 65 ans, en débutant à 30 ans il vous faudra épargner 136 € chaque mois, à 40 ans 226 € par mois et 444 € à vos 50 ans ! (Hypothèse retenue : épargne à 3% net de frais et de prélèvements sociaux, cotisations constantes, répartition 50% en euros et 50% en unités de comptes).
Dés que vous aurez atteint la seconde moitié de votre carrière libérale (donc à priori vers 45 ans), il sera utile d’effectuer un bilan de vos acquis et une projection de votre future retraite… cela permet d’avoir des chiffres concrets en ligne de mire et de « piloter » sa future retraite pour prendre les bonnes décisions, de doser son effort d’épargne et surtout répondre de façon relativement précise à ce type de question (liste non exhaustive) :
- Quelle sera ma retraite nette d’impôt à 67 ans ?
- Si je veux l’anticiper (exemple 62 ans) quelles seront les pénalités et quelle épargne constituer pour obtenir la même retraite que celle que j’aurais dû obtenir à mes 67 ans
- Quelles réversions pour mon conjoint en cas de décès avant ou au moment de ma retraite ?
- Quel effort d’épargne réaliser pour augmenter mon taux de remplacement ?