La démographie des pharmaciens en 2024
Au 1er janvier 2024, la France compte 74 219 pharmaciens inscrits à l’Ordre, ce qui représente une légère progression de 0,6 % sur un an. Cette hausse intervient après une période de relative stabilité du nombre de professionnels.
La majorité des pharmaciens exerce en officine (sections A et D), soit 72 % du total. Les autres se répartissent entre les établissements de santé (10,1 %, section H), les laboratoires de biologie médicale (9 %, section G), l’industrie (2,4 %) et la distribution en gros. Malgré une baisse continue du nombre d’officines ces dernières années, l’activité reste concentrée sur ce mode d’exercice.
La profession reste fortement féminisée, avec 67,5 % de femmes. La part est encore plus marquée chez les adjoints d’officine (78,6 %), les préparateurs et dans certaines sections hospitalières. Cette féminisation influe également sur l’organisation du travail, notamment en ce qui concerne le temps partiel.
L’âge moyen des pharmaciens est de 46,5 ans, une donnée stable depuis une décennie. Cependant, on observe un vieillissement progressif : 19 % des pharmaciens ont plus de 60 ans, contre 12 % il y a dix ans. Ce vieillissement pose la question du renouvellement des effectifs, surtout dans les zones rurales ou peu attractives.
Le maillage territorial reste dense : on compte 30 officines pour 100 000 habitants, 7,4 laboratoires de biologie médicale et 3,3 pharmacies à usage intérieur pour la même population. Ce réseau dense permet une bonne couverture du territoire, mais masque des disparités régionales, avec certaines zones confrontées à des risques de désertification pharmaceutique.
Le nombre d’officines est en baisse continue : -9,7 % en dix ans, passant de 21 818 en 2013 à 19 887 en 2023. Ce recul s’explique par des fermetures, mais aussi des regroupements et des cessions entre pharmaciens, souvent motivés par des départs à la retraite ou des difficultés économiques.
Les enjeux pour la profession sont multiples : adaptation aux besoins de santé publique, renforcement de l’attractivité du métier, intégration des nouvelles missions (vaccination, dépistage, téléconsultation), modernisation des outils (digitalisation, gestion des stocks, lien avec les autres professionnels de santé) et soutien à l’installation, notamment pour les jeunes diplômés.
En résumé, le secteur pharmaceutique en France reste structuré, mais doit s’adapter à une démographie vieillissante, à des attentes nouvelles du public et à un contexte économique changeant.